Cycle de Zen Chen Kong
Cycle de Zen Chen Kong
Voic un exemple de l'ensemble des écrit d'un étudiant à partir des images de monuments taïwanais et des consignes d'écriture et de réécriture du scriptorium
Contexte :
Zheng Chen Kong = héros qui a libéré Taïwan des Hollandais. Héros représentant le peuple taïwanais à le tigre
Davy Jones : chef des Hollandais, homme barbare et tyrannique à le serpent, sournois et détestable
Elizabeth : fille du chef, d’une grande beauté. Combattante et sans peur. Elle n’hésite pas à sortir les armes pour obtenir ce qu’elle veut à tempérament de feu, le dragon
Pagode : bâtiment que le chef s’est approprié par la force quelques années auparavant. Lieu dans lequel il fait défiler les prétendants susceptibles d’épouser sa fille. Modification : lieu dans lequel il tente de trouver des combattants afin de se constituer la plus puissante des armées. Chaque famille reçoit une convocation : un membre mâle de chaque famille doit se présenter à la pagode afin que Davy Jones détermine s’il est digne d’épouser sa fille/d’intégrer son armée. S’il n’est pas retenu :
- il est suffisamment jeune et fort pour servir dans l’armée de Taïwan
- il est faible, vieux, handicapé etc., il est alors exécuté
Première écriture rapide des grands points de l’histoire :
Un jour, la famille Zheng reçoit la convocation. Cheng se sacrifie, se rend à la pagode afin d’épargner son frère de deux ans son cadet. Arrivé à la pagode, il se retrouve dans la salle du jugement. Davy Jones et sa fille sont installés sur un trône. Cheng commence les tests, Davy Jones lui pose des questions sur sa famille, amis, travail. Il scrute toutes ses réactions. S’ensuit un combat entre Cheng et un soldat, tendant à déterminer si Cheng est assez fort physiquement pour protéger sa femme de toute attaque. Durant tout l’entretien, Davy Jones observe des regards séducteurs/amoureux entre les deux jeunes gens et devient fou de rage. Il réalise qu’il ne veut pas perdre sa fille, qu’il ne veut pas perdre l’amour qu’elle lui porte (ce qu’il craint de se voir se produire si elle épouse Cheng). Il décide donc d’écarter toute menace en écartant Cheng. Ce dernier est plus que déstabilisé par cette décision puisqu’il a brillamment réussi tous les tests. Il ne se laisse pas emporter par les gardes, il décide de se rebeller afin de défendre sa propre vie + l’amour qu’il porte déjà à Elizabeth. Se produit alors un combat animal et féroce entre les deux hommes. Puis Elizabeth intervient. Elle écarte Cheng du combat et se retourne contre son père qui lui a fait subir sa tyrannie durant toute sa vie. Cheng veut tuer Davy Jones mais sa fille l’en empêche. Elle protège tout de même son père et négocie son exil en échange de sa mort. C’est ainsi qu’Elizabeth (le dragon) et Chang (le tigre) ont réussi par l’union de leurs forces à libérer Taïwan de la dictature de Davy Jones. C’est pour cette raison que deux immenses statues à leur effigie ont été bâties et disposées à l’entrée de la pagode. Le dragon et le tigre sont donc encore considérés comme des emblèmes asiatiques, tandis que le serpent est dénigré dans tout Taïwan.
Répétition/réécriture :
C’était le premier jour de l’hiver dans la majestueuse ville de Taïwan. Les Hollandais avaient pris le pouvoir il y a quelques années de cela, et les habitants subissaient avec effroi la domination du grand chef Davy Jones. C’était un homme tout ce qu’il y avait de plus barbare et tyrannique, ce qui lui avait valu le sournois surnom de Serpent. C’était à se demander comment il avait pu avoir une fille aussi merveilleuse que la sienne. Elle était pourvue d’une grande douceur, mais se révélait également être une combattante intrépide lorsqu’il s’agissait de défendre les causes qui lui tenaient à cœur. Ce tempérament de feu se reflétait dans son indescriptible beauté. Ses cheveux flamboyaient de force et nul ne se serait aventuré à croiser son regard lorsqu’elle était contrariée. A bien des égards, elle était considérée comme le Dragon destiné à délivrer Taïwan de la dictature de Davy Jones. Or, ce dernier, conscient du potentiel de rébellion que possédait sa fille, et craignant qu’elle ne se retourne un jour contre lui, s’évertuait à la garder au plus près de lui. Il portait une attention toute particulière à ce que la journée de sa fille soit rigoureusement identique à la sienne. Et c’est ainsi qu’elle assistait à tous les entretiens, entrainements, combats, et réunions diverses et variées.
C’était au commencement de l’hiver à Taïwan. La somptueuse ville se trouvait prisonnière de la dictature de Davy Jones, le plus grands des barbares, depuis près de quinze ans. Le chef des Hollandais faisait régner la terreur et nul n’était à l’abri de subir ses foudres impitoyables. Désireux d’étendre sa domination à tout le continent, il se consacrait corps et âme à l’élaboration d’une armée destinée à détruire quiconque oserait se mettre en travers de sa route. Et c’est ainsi qu’au début de chaque hiver, un membre mâle de chaque lignage recevait l’ordre de se présenter à la pagode de la ville. Là-bas, Davy Jones déterminait si le pauvre malheureux était digne de rejoindre son impétueuse armée. S’il ne convenait pas, le barbare n’éprouvait aucune pitié à l’exécuter sur le champ.
C’était le début des grandes gelées dans la mystérieuse ville qu’était Taïwan. Les pauvres habitants vivaient dans des conditions épouvantables depuis que Davy Jones, le terrible chef des Hollandais, avait conquis la ville par la force il y a de cela ce qui leur semblait être désormais une éternité. Il avait tout dévasté sur son passage. Habitations incendiées, commerces saccagés, monuments ravagés, il ne restait rien. Le peuple n’avait plus aucune source de revenu et se retrouvait à la merci du grand chef. S’ils se pliaient à la volonté du tyran, ils pouvaient espérer recevoir quelques vivres chaque mois. L’hiver étant la période la plus redoutable, beaucoup ne survivaient pas jusqu’à la saison suivante. Or, c’était le moment que choisissait Davy Jones pour donner l’ordre ultime. Chaque hiver, les habitants recevaient l’obligation de désigner un mâle dans chaque famille. Ce dernier était alors soumis au jugement de Davy Jones. S’il était considéré comme suffisamment fort, vaillant et téméraire, il recevait l’honneur de rejoindre la grande armée. Dans le cas contraire, il était exécuté. Cette année, dans la famille Zheng, c’est le jeune Chen Kong qui fut désigné.
Amplification du texte de Cyril :
Sa main droite était agile et tranchante : aucun homme ne lui résistait, le plus sauf d’entre eux ne pouvait plus se lever. Sa main gauche était puissante et effroyable : dix hommes ne pouvaient stopper un coup dans son élan. Le jeune Ronald Weasley avait un destin tout tracé. Il était le combattant intrépide qui détenait le pouvoir de libérer Taïwan de la tyrannie du borgne Capitaine Crochet. Les deux hommes se rencontrèrent un beau jour d’hiver. Les nuages régnaient sur le pays depuis plusieurs semaines. Ce jour-là, cependant, le soleil était réapparu. Tout semblait différent. Le retour de la lumière semblait annoncer un grand changement. C’était le jour qu’avait choisi Ronald pour aller défier le dictateur Crochet. Armé de son courage et de son épée, il réunit la petite armée de fidèles qu’il s’était constituée au fil des années. Chacun était fort, agile et sans peur. Chacun avait la pleine conscience des risques que représentait cette rébellion. Chacun était prêt à tout pour délivrer amis, famille et patrie, peu leur importait si la mort les attendait au bout du chemin. La petite armée se mit en route vers le Zhe Jan Lo, pleine de bravoure et d’espoir. C’était en ce lieu cher au cœur des Vietnamiens que résidaient Crochet et ses hommes. Le voyage ne fut pas long, et, arrivés aux portes du bâtiment, Ronald prit la parole : « Nobles combattants, n’ayez crainte, Dieu veille sur nous. ». Cette parole conquérante permis à la petite armée de se précipiter à l’intérieur de la bâtisse. Dès lors, la bataille commença. Les coups fusaient, le sang giclait et les hommes succombaient. Les combattants de Ronald s’émerveillaient de la dextérité avec laquelle leur chef maniait les armes. Les lames semblaient littéralement flotter entre ses mains, et nul ne pouvait résister à l’extrême précision dont il faisait preuve. Après seulement quelques minutes de combat, tous les Hollandais furent décimés. Seul le Capitaine Crochet subsistait, aux prises d’un duel acharné contre Ronald.
Le reste de la troupe assistait au combat, tels des spectateurs n’osant plus respirer. Soudain, dans un souffle, Ronald décapita le Capitaine, sans bruit ni effort. La tête du tyran alla rouler dans la main d’un défunt Hollandais. Tous restèrent abasourdis quelques instants, mais quand chacun prit conscience de la tournure des évènements, des explosions de joie résonnèrent dans l’ensemble du bâtiment. Taïwan était libre. Quelques mois plus tard, on érigea deux statues l’honneur de Ronald Weasley. A droite, un tigre, agile et tranchant. A gauche, un dragon, puissant et effroyable : les mains de la justice. L’endroit fut alors nommé la pagode du tigre et du dragon, Long Hu Ta.
« La nuit il aimait à s’imaginer guerrier improvisé devenu le leader de la rébellion. »
Comme toujours, après une journée harassante à répéter sans cesse les mêmes gestes, le jeune homme s’appuyait sur le rebord de sa fenêtre et contemplait longuement le ciel. D’un air rêveur, il s’amusait à deviner les constellations et discernait parfois parmi les étoiles le héros qu’il aurait voulu devenir. Il se voyait conquérir le monde, acclamé par une armée qui scandait son nom. Chacun de ses hommes lui témoignait un profond respect et le laissait juge de son destin. Ses discours passionnés contre l’oppresseur rassemblaient les foules qui buvaient ses paroles. Mais ce jeune héros n’était pas qu’un homme de parole. Défenseur de la veuve et l’orphelin, son courage et sa bravoure n’avaient d’égal dans tout le pays. Sur le champ de bataille, il s’élançait à travers les troupes ennemies et écrasait un à un ses adversaires. Le sang qui giclait sur son armure immaculée n’avait rien d’une salissure mais devenait le trophée qu’il exhibait lorsqu’il revenait victorieux, la tête des opposants ennemis à la main. Une odeur de cendre et de cadavres brûlés, des mains rendues poisseuses par le sang, un visage maculé d’un rouge écarlate, un sourire carnassier et conquérant, le héros revenait démon. Il se réfugiait alors auprès de la femme au teint de neige, aux cheveux d’ébène et aux lèvres framboises, qui le prenait dans ses bras, lui ôtait son armure souillé, le frictionnait pour retirer toute impureté puis le réchauffait jusqu’à ce que le démon pernicieux ait quitté le corps de celui qui incarnait les idéaux de liberté de tout un peuple. Puis plus tard, un autre champ de bataille. Un autre ennemi. La même couleur. La même odeur. La même victoire. Une autre femme. C’est ce héros que notre jeune homme désire devenir. Et lorsque la fraîcheur du soir le ramenait à la réalité, il délaissait ses apparats guerriers pour endosser le rôle qu’il avait joué toute sa vie.
Fable d’un amour
!!«
Après une suite de rencontres plus ou moins fortuites, des regards et des paroles échangés,
Zhen Chen Kong et Elizabeth deviennent amants, et ce dans le plus grand secret. » Anaïde et
Marie-Hanouchka! !!!
À la terrasse d’un café Zhen Chen Kong s’était assis dos à la rue pour qu’on ne le
remarqua pas. Parlant avec entrain de la Cause, du Parti, il débattait avec une vieille amie. Elle n’était pas très belle, il n’en avait pas les moyens, être fils de blanchisseur ne lui permettait pas d’entretenir de jolies poulettes, il le savait bien. S’arrêtant brusquement de parler, Betty se leva en criant un nom qui allait bouleverser la vie de celui que l’on surnommait communément King Kong.
On l’appelait ainsi du fait de son allure de majesté. Le dos droit, le port de tête hautain et le regard dominateur lui donnaient un charisme qui plaisait beaucoup aux femmes, ce qui lui permettait de vagabonder aisément. La femme qui arrivait n’était pas de celles qui se complaisaient dans les délices corporels, elle était bien au-delà de tout désir. Les yeux qui se tournèrent vers les cris de la putain illuminèrent l’âme de l’homme aux conquêtes faciles. Celle-là serait une proie intéressante.
Il avait décalé sa chaise pour mieux voir cette Lucy que Betty appelait, mais la mystique qui un instant plus tôt avait fait chavirer son coeur de prédateur avait disparu, la nouvelle venue avait les cheveux en bataille, les collants troués et certainement souillés de multiples fois. La déesse était partie, mais où était-elle allée ?!
Abandonnant les deux femmes de peu de foi, l’Homme en quête de celle qu’il voulait désormais par dessus tout s’élança dans la foule. À l’endroit où elle se tenait quelques instants auparavant il crut percevoir une fine fragrance, un parfum suave, tendu comme un fil d’Ariane à travers la foule qui se déroulait sous son nez à la rencontre de son propriétaire. Son flair lui indiquait ce qu’il avait déjà vu. La douceur des fleurs à peine écloses contrastait avec la violence des touches de cèdre.
Elle ne manquait pas de le surprendre. À chaque détour de rue qu’il découvrait se déroulaient sous ses pas de nouvelles senteurs de lys, de prune jeune, d’érable sucré. Cette explosion d’odeurs qu’il goutait presque alors le fit frissonner. Ah l’amour ! Se disait-il. Mais ce n’était qu’une chasse comme il y en avait déjà eu tant d’autres. Non, ça ne l’était pas, elle avait quelque chose bien à elle, un parfum enivrant qu’il voulait dévorer, qu’il voulait palper puis relâcher et laisser là, comme un lent souvenir.!
Il la vit. Zhen Chen Kong était au bord du précipice, sur la crête abrupte de la folie, lorsqu’elle se retourna. Elle savait qu’il se lèverait. Elle savait qu’il la suivrait. Elle avait gagné. Ils échangèrent quelques regards, mais ne parlèrent qu’après avoir succombé au désir et fait l’amour dans un petit atelier de menuiserie tout proche. C’est ici que les deux amants, couple improbable parmi l’infini des possibles, se retrouverait dans le plus grand secret, chaque jour, pour consommer cet amour bestial où qui croyait prendre fut pris. Élizabeth, c’était son nom. Élizabeth, Élizabeth, Élizabeth.
Ce nom tournoyait partout, il aimait le dire à haute voix, le murmurer, le chuchoter, le crier en lui faisant l’amour au milieu des copeaux de bois et de la sciure flottante. Lorsqu’il le dit pour la dernière fois, comme si son coeur trop serré de douleur pouvait relâcher la pression qui le faisait éclater par ce simple mot, Il se tenait en face d’Elle, seule une cage aux barreaux d’acier froids les séparait. Elle dehors, Lui dedans. Selon la légende, il lui planta un bout de verre dans la poitrine afin d’en extraire le coeur de son antre pour le piétiner, avec amour, quelques instants avant d’être tué avec froideur par la balle tardive d’un de ses gardiens.
Ainsi commença l’idylle et se termina la trahison.
« - Mais papy, pourquoi elle l’a trahi Élizabeth si ils étaient heureux ?
- Ah ça, ce sera l’histoire que je te conterai demain. Va dormir, il est l’heure. Va, bonhomme. »
Contexte :
Zheng Chen Kong = héros qui a libéré Taïwan des Hollandais. Héros représentant le peuple taïwanais à le tigre
Davy Jones : chef des Hollandais, homme barbare et tyrannique à le serpent, sournois et détestable
Elizabeth : fille du chef, d’une grande beauté. Combattante et sans peur. Elle n’hésite pas à sortir les armes pour obtenir ce qu’elle veut à tempérament de feu, le dragon
Pagode : bâtiment que le chef s’est approprié par la force quelques années auparavant. Lieu dans lequel il fait défiler les prétendants susceptibles d’épouser sa fille. Modification : lieu dans lequel il tente de trouver des combattants afin de se constituer la plus puissante des armées. Chaque famille reçoit une convocation : un membre mâle de chaque famille doit se présenter à la pagode afin que Davy Jones détermine s’il est digne d’épouser sa fille/d’intégrer son armée. S’il n’est pas retenu :
- il est suffisamment jeune et fort pour servir dans l’armée de Taïwan
- il est faible, vieux, handicapé etc., il est alors exécuté
Première écriture rapide des grands points de l’histoire :
Un jour, la famille Zheng reçoit la convocation. Cheng se sacrifie, se rend à la pagode afin d’épargner son frère de deux ans son cadet. Arrivé à la pagode, il se retrouve dans la salle du jugement. Davy Jones et sa fille sont installés sur un trône. Cheng commence les tests, Davy Jones lui pose des questions sur sa famille, amis, travail. Il scrute toutes ses réactions. S’ensuit un combat entre Cheng et un soldat, tendant à déterminer si Cheng est assez fort physiquement pour protéger sa femme de toute attaque. Durant tout l’entretien, Davy Jones observe des regards séducteurs/amoureux entre les deux jeunes gens et devient fou de rage. Il réalise qu’il ne veut pas perdre sa fille, qu’il ne veut pas perdre l’amour qu’elle lui porte (ce qu’il craint de se voir se produire si elle épouse Cheng). Il décide donc d’écarter toute menace en écartant Cheng. Ce dernier est plus que déstabilisé par cette décision puisqu’il a brillamment réussi tous les tests. Il ne se laisse pas emporter par les gardes, il décide de se rebeller afin de défendre sa propre vie + l’amour qu’il porte déjà à Elizabeth. Se produit alors un combat animal et féroce entre les deux hommes. Puis Elizabeth intervient. Elle écarte Cheng du combat et se retourne contre son père qui lui a fait subir sa tyrannie durant toute sa vie. Cheng veut tuer Davy Jones mais sa fille l’en empêche. Elle protège tout de même son père et négocie son exil en échange de sa mort. C’est ainsi qu’Elizabeth (le dragon) et Chang (le tigre) ont réussi par l’union de leurs forces à libérer Taïwan de la dictature de Davy Jones. C’est pour cette raison que deux immenses statues à leur effigie ont été bâties et disposées à l’entrée de la pagode. Le dragon et le tigre sont donc encore considérés comme des emblèmes asiatiques, tandis que le serpent est dénigré dans tout Taïwan.
Répétition/réécriture de mon texte :
C’était le premier jour de l’hiver dans la majestueuse ville de Taïwan. Les Hollandais avaient pris le pouvoir il y a quelques années de cela, et les habitants subissaient avec effroi la domination du grand chef Davy Jones. C’était un homme tout ce qu’il y avait de plus barbare et tyrannique, ce qui lui avait valu le sournois surnom de Serpent. C’était à se demander comment il avait pu avoir une fille aussi merveilleuse que la sienne. Elle était pourvue d’une grande douceur, mais se révélait également être une combattante intrépide lorsqu’il s’agissait de défendre les causes qui lui tenaient à cœur. Ce tempérament de feu se reflétait dans son indescriptible beauté. Ses cheveux flamboyaient de force et nul ne se serait aventuré à croiser son regard lorsqu’elle était contrariée. A bien des égards, elle était considérée comme le Dragon destiné à délivrer Taïwan de la dictature de Davy Jones. Or, ce dernier, conscient du potentiel de rébellion que possédait sa fille, et craignant qu’elle ne se retourne un jour contre lui, s’évertuait à la garder au plus près de lui. Il portait une attention toute particulière à ce que la journée de sa fille soit rigoureusement identique à la sienne. Et c’est ainsi qu’elle assistait à tous les entretiens, entrainements, combats, et réunions diverses et variées.
C’était au commencement de l’hiver à Taïwan. La somptueuse ville se trouvait prisonnière de la dictature de Davy Jones, le plus grands des barbares, depuis près de quinze ans. Le chef des Hollandais faisait régner la terreur et nul n’était à l’abri de subir ses foudres impitoyables. Désireux d’étendre sa domination à tout le continent, il se consacrait corps et âme à l’élaboration d’une armée destinée à détruire quiconque oserait se mettre en travers de sa route. Et c’est ainsi qu’au début de chaque hiver, un membre mâle de chaque lignage recevait l’ordre de se présenter à la pagode de la ville. Là-bas, Davy Jones déterminait si le pauvre malheureux était digne de rejoindre son impétueuse armée. S’il ne convenait pas, le barbare n’éprouvait aucune pitié à l’exécuter sur le champ.
C’était le début des grandes gelées dans la mystérieuse ville qu’était Taïwan. Les pauvres habitants vivaient dans des conditions épouvantables depuis que Davy Jones, le terrible chef des Hollandais, avait conquis la ville par la force il y a de cela ce qui leur semblait être désormais une éternité. Il avait tout dévasté sur son passage. Habitations incendiées, commerces saccagés, monuments ravagés, il ne restait rien. Le peuple n’avait plus aucune source de revenu et se retrouvait à la merci du grand chef. S’ils se pliaient à la volonté du tyran, ils pouvaient espérer recevoir quelques vivres chaque mois. L’hiver étant la période la plus redoutable, beaucoup ne survivaient pas jusqu’à la saison suivante. Or, c’était le moment que choisissait Davy Jones pour donner l’ordre ultime. Chaque hiver, les habitants recevaient l’obligation de désigner un mâle dans chaque famille. Ce dernier était alors soumis au jugement de Davy Jones. S’il était considéré comme suffisamment fort, vaillant et téméraire, il recevait l’honneur de rejoindre la grande armée. Dans le cas contraire, il était exécuté. Cette année, dans la famille Zheng, c’est le jeune Chen Kong qui fut désigné.
Amplification du texte de Cyril :
Sa main droite était agile et tranchante : aucun homme ne lui résistait, le plus sauf d’entre eux ne pouvait plus se lever. Sa main gauche était puissante et effroyable : dix hommes ne pouvaient stopper un coup dans son élan. () A droite, un tigre, agile et tranchant. A gauche, un dragon, puissant et effroyable : les mains de la justice. L’endroit fut alors nommé la pagode du tigre et du dragon, Long Hu Ta.
Il avait détruit la seule femme qui eut jamais besoin de lui, envie de lui. A cette époque, il se voyait conquérir le monde. Il lui promettait tout…mais ne faisait jamais rien. Chaque jour il prenait de nouveaux engagements, chaque jour il s’excusait de ne pas les avoir tenus, chaque jour elle lui pardonnait, convaincue qu’il était sincère. Mais un jour elle en eut assez.
« Vous et vos vaines promesses n’avez qu’à aller au diable ! » Elle s’était lassée, il allait la perdre, elle allait partir. C’est alors qu’il avait senti son cœur bondir hors de sa poitrine. Il fut piqué par un sentiment violent, profond et soudain. Il avait fallu qu’elle veuille le quitter pour qu’il se rende compte à quel point il tenait à elle, à quel point sa vie sans elle ne valait rien. Pas un sou, pas un clou, rien. « Je vous promets, ma mie, que dès la fin de cette semaine nous partirons ensemble pour le tour du monde que je vous ai tant vanté. Ceci est la dernière, la plus belle, la plus folle des promesses que je vous fais et c’est aussi la première et la seule que je tiendrai véritablement. Faites-moi confiance une dernière fois mon amour. » Il avait mis
toute son âme, tout son cœur, tout ce qu’il avait de meilleur dans cette promesse. Désormais, sa vie était pendue aux jolies lèvres de sa dame, il lui suffisait d’un mot d’un seul pour tout anéantir : « Non » lui jeta-t-elle au visage.
Pour la première fois, il lui avait fait une réelle promesse, pour la première fois, il comptait la tenir, pour la première fois, elle refusa de le suivre dans son délire, convaincu qu’il mentait.
Le cœur déchiré, Chen Kong prit une décision pour le moins radicale et très soudaine. Devant son air si dur, si sec, si inflexible, il ne trouva pas d’autre solution. Si elle ne partait pas avec lui, elle ne partirait nulle part. Avec tout ce qu’il avait de plus mauvais en lui, il la frappa violemment derrière la tête, elle tomba d’un coup sans avoir pu prononcer la moindre syllabe. Mais l’expression horrifiée de son visage suffisait à dire son plus grand étonnement et sa plus grande stupeur.
D’une certaine façon, Chen Kong avait respecté sa promesse, car, s’il était certain que sa dame ne ferait jamais le tour du monde, elle pourrait désormais faire le tour du paradis. Et un jour, il l’y rejoindrait…ou pas.
Voici comment Chen Kong avait détruit la seule femme qui eut jamais besoin de lui, envie de lui, à cette époque où il se voyait conquérir le monde.
Avant de mourir, il eut peur que son malheureux geste ne le conduise tout droit en enfer, alors, pour se racheter, il fit donc édifier un magnifique monument en l’honneur de sa dame : La pagode du Tigre et du Dragon.
Contexte :
Depuis plusieurs années, Taïwan est sous la domination de la Hollande. A leur arrivée, les riches commerçants hollandais prirent les plus beaux bâtiments de la ville pour leur utilisation personnelle, quitte à en expulser les taiwanais. Ces derniers devinrent rapidement des objets dont l’occupant disposait à sa guise. Les inégalités se creusèrent et les libertés furent restreintes. Le peuple taiwanais se sentait de plus en plus écrasé sous la domination hollandaise, si bien que des groupes de rebelles se formaient de manière disparate, au sein des bas quartiers.
Synopsis :
Zhen Chen Kong, fils d’un blanchisseur destiné à reprendre l’affaire familiale, refuse cette domination qu’il considère comme illégitime. Animé par des idéaux de liberté et de justice propres à la jeunesse, le jeune homme constitue son propre groupe et se donne pour objectif d’unifier la rébellion. Alors que Zhen Chen Kong se rend dans le quartier hollandais pour y faire des repérages en vue d’un attentat, il y croise le regard d’une belle jeune femme. Il en tombe immédiatement sous le charme et apprend qu’il s’agit de Lady Elisabeth, l’épouse du plus riche commerçant hollandais. Cette nouvelle est loin de le décourager puisqu’il fait tout pour attirer l’attention de la jeune femme. Après une suite de rencontres plus ou moins fortuites, des regards et des paroles échangés, Zhen Chen Kong et Elisabeth deviennent amants, et ce dans le plus grand secret.
Mais la révolte prend de plus en plus d’ampleur. Le plan de l’attentat des rebelles se précise : le but est de pousser les Hollandais à se réfugier tous ensemble dans le bastion de Zhe Kan Lo, puis de les y prendre au piège. Ayant confiance en Elisabeth, Zhen Chen Kong emmène son amante au repaire des rebelles, dont il a acquis la place de mentor et de chef, et lui montre l’ensemble de son plan.
Le grand attentat commence. Comme prévu, les Hollandais doivent se dirigent pour leur sécurité vers Zhe Kan Lo. Les rebelles sont sur le point de prendre le bastion mais, à leur arrivée, il constate que ce dernier est vide. Les soldats hollandais sillonnent la ville pour démanteler les réseaux de rebelles grâce aux informations qu’a recueillies Elisabeth. En effet, cette dernière n’est qu’une espionne pour le compte des Hollandais et a manipulé Zhen Chen Kong.
Zhen Chen Kong continue de se battre désespérément pour sauver la rébellion mais se fait capturer. Brisé, il comprend la trahison d’Elisabeth et est isolé dans une cellule dans les sous-sols du bastion. Les rebelles restants tentent de négocier la libération de leur chef mais doivent faire face à un ultimatum : attaquer et provoquer la mort de Zhen Chen Kong ou attendre une fois de plus que les Hollandais décident de leur sort.
Elisabeth descend au sous-sol pour voir celui qu’elle aime et qu’elle a trahi. Elle s’approche de la cellule et lui fait face. Aucun des deux n’a besoin de parler, ils se comprennent par le regard. Trahi, anéanti, Zhen Chen Kong poignarde en plein cœur celle qu’il aime grâce à un éclat de verre trouvé au fond de sa cellule. Le garde, qui attendait derrière la porte, est alerté par le bruit et, face à la scène, tire en pleine tête sur Zhen Chen Kong. Le coup de feu agit comme un signal. Les rebelles comprennent que leur leader est mort et que plus rien ne les retient. Ils attaquent le bastion et remportent la victoire.
Les deux amants sont célébrés par deux statues, Zhen Chen Kong par un dragon et Elisabeth par un tigre, le seul animal capable de tenir tête au dragon. C’est aujourd’hui la pagode de Long Hu Ta.
Une réécriture qui est une amplification d'un épisode
Elisabeth descend au sous-sol pour voir celui qu’elle aime et qu’elle a trahi.
Elisabeth, ouvre la porte qui conduit à l’escalier et allume la lumière. Elle s’engage dans l’escalier tortueux et sournois comme son âme. A chaque pas, l’odeur des geôles devient de plus en plus présente : une odeur humide, une odeur de pourriture et de chair humaine émanant des corps décomposés et torturés des rebelles qui gisent près de Zhen Chen Kong.
Son pied glisse les moisissures, sur les ongles arrachés par l’un des gardiens, elle devine dans la pénombre des doigts coupés, elle entend des craquements sous ses pas. Elle perd peu à peu son assurance et imagine tout ce que son amant a dû subir. Elle pense à son corps mutilé et souffrant, elle se souvient de lui dans leurs étreintes, beau et triomphant. Elle pense au plaisir. Elle repense à la petite menuiserie, à l’odeur des copeaux de bois, à la sciure qui collait à son corps, qu’elle retrouvait le soir, quand elle rentrait chez elle.
Elle chancelle dans les escaliers en proie à des tourments, elle se plie et vomit. Elle essuie le coin de sa bouche d’un revers de sa manche, comme la femme du blanchisseur qu’elle aurait dû être, si la vie avait été normale, si elle avait pu épouser son amour.
Elle se redresse avec ce qui lui reste de dignité, elle force ses jambes à la tenir debout et à continuer sa descente vers les profondeurs obscures du bâtiment, vers la noirceur de son âme. Elle pense au révolté, à l’ennemi des siens, de sa famille, celui qu’il fallait éliminer pour continuer à vivre.
Elle s’approche de la cellule et lui fait face.
Aucun des deux n’a besoin de parler, ils se comprennent par le regard.
Trahi, anéanti, Zhen Chen Kong poignarde en plein cœur celle qu’il aime grâce à un éclat de verre trouvé au fond de sa cellule.
Le garde, qui attendait derrière la porte, est alerté par le bruit et, face à la scène, tire en pleine tête sur Zhen Chen Kong.
Une autre amplification du cycle
« La nuit il aimait à s’imaginer guerrier improvisé devenu le leader de la rébellion. »
Comme toujours, après une journée harassante à répéter sans cesse les mêmes gestes, le jeune homme s’appuyait sur le rebord de sa fenêtre et contemplait longuement le ciel. D’un air rêveur, il s’amusait à deviner les constellations et discernait parfois parmi les étoiles le héros qu’il aurait voulu devenir. Il se voyait conquérir le monde, acclamé par une armée qui scandait son nom. Chacun de ses hommes lui témoignait un profond respect et le laissait juge de son destin. Ses discours passionnés contre l’oppresseur rassemblaient les foules qui buvaient ses paroles. Mais ce jeune héros n’était pas qu’un homme de parole. Défenseur de la veuve et l’orphelin, son courage et sa bravoure n’avaient d’égal dans tout le pays. Sur le champ de bataille, il s’élançait à travers les troupes ennemies et écrasait un à un ses adversaires. Le sang qui giclait sur son armure immaculée n’avait rien d’une salissure mais devenait le trophée qu’il exhibait lorsqu’il revenait victorieux, la tête des opposants ennemis à la main. Une odeur de cendre et de cadavres brûlés, des mains rendues poisseuses par le sang, un visage maculé d’un rouge écarlate, un sourire carnassier et conquérant, le héros revenait démon. Il se réfugiait alors auprès de la femme au teint de neige, aux cheveux d’ébène et aux lèvres framboises, qui le prenait dans ses bras, lui ôtait son armure souillé, le frictionnait pour retirer toute impureté puis le réchauffait jusqu’à ce que le démon pernicieux ait quitté le corps de celui qui incarnait les idéaux de liberté de tout un peuple. Puis plus tard, un autre champ de bataille. Un autre ennemi. La même couleur. La même odeur. La même victoire. Une autre femme. C’est ce héros que notre jeune homme désire devenir. Et lorsque la fraîcheur du soir le ramenait à la réalité, il délaissait ses apparats guerriers pour endosser le rôle qu’il avait joué toute sa vie.